Carrera ! Ce substantif, emprunté à l’espagnol, signifie course et, si Porsche ne s’en
était pas emparé, dès 1955, pour désigner les variantes les mieux motorisées de
sa 356, son usage se serait certainement cantonné aux pays hispanophones. Au lieu
de quoi, popularisé par la firme de Stuttgart, il a endossé une signification et un
prestige qui continuent de résonner aujourd’hui dans le cœur des amateurs, quel
que soit leur idiome. En particulier, ce terme a joué un rôle essentiel dans la longue histoire de la 911 et, naturellement, chacun songe immédiatement à la RS de 1973, sa radicalité, sa mythologie, son aileron en queue de canard, son dévouement à la course ; comme son nom l’indique.
Ne cherchez pas de photos d’une Carrera 3.0L dans la base Porsche, la marque n’a aucun cliché d’archive de ce modèle.. Cela illustre bien la situation de la Porsche 911 Carrera 3.0 dans l’histoire Porsche : celle d’un modèle particulièrement intéressant, mais qui a vécu dans l’ombre d’une devancière, et qui marque surtout le début d’un déclin temporaire de la 911.
La Carrera 3.0 dans l’ombre de la Carrera 2.7 ?
La Porsche 911 Carrera 3.0 fait son apparition fin 1975, pour le millésime 1976. Elle remplace la 911 Carrera 2.7 qui aura vécu sur deux millésimes : 1974 et 1975. La Carrera 2.7 avait pour elle un moteur incroyable de
210 ch, emprunté à la déjà mythique 911 Carrera RS 2.7.
Mais en 1976, le président de Porsche Ernst Fuhrmann a déjà d’autres préoccupations que la 911 qu’il juge démodée et surtout techniquement dépassée. Pour lui, pas question d’engager de coûteux développements pour moderniser la 911, l’avenir est aux Porsche à moteurs avant comme la Porsche 924.
La Carrera 3.0 débarque donc avec un moteur moins puissant que celui de la Carrera 2.7 : il produit 200 ch au lieu de 210 ch pour son aînée. Il n’en reste pas moins que ce moteur est de qualité, puisque la base moteur est celle de la 911 Turbo, ce qui explique sa cylindrée de 3 litres.
Spécificité typique des Carrera 3.0, la turbine de refroidissement est à 5 pales. Au jeu des performances, il y a débat : le 0 à 100 est identique sur les deux modèles (6.1 s) et le Carrera 3.0 rend 3 km/h à la Carrera 2.7 en vitesse max : 235 km/h pour la Carrera 3.0, 238 pour la Carrera 2.7. En revanche, la Carrera 3.0 s'illustre sur les reprises où elle est devant la Carrera 2.7. L’optimisation du couple de la Carrera 3.0 fait merveille, avec 3 secondes de moins que la 2.7 RS sur le 40-160 km/h, malgré 45 kg de plus en raison de l’insonorisation améliorée.
Un couple placé relativement bas qui évite d’avoir à aller chercher l’efficacité trop loin dans les tours, le solide bloc moteur en alu de la 930 turbo en font un modèle particulièrement fiable.
Les pneus et le poids étant similaires, ces chiffres en disent long sur le potentiel de la Carrera 3.0 malgré la puissance en baisse. Mais une baisse de puissance, cela reste-t-il un mauvais signal envoyé au client... ?
Avec 2546 coupés et 1105 Targa vendues, la 911 Carrera 3.0 a rempli son office. Elle sera remplacée en 1978 par une 911 SC qui perdra encore de la puissance puisqu’elle tombera à 180 ch. C’est le début de la chute pour Porsche qui se concentre sur la 924 et la 928, mais les bénéfices ne suivent pas, et les clients amoureux de la 911 restent sur leur faim. L’image de Porsche se dégradera progressivement, et la mode n’étant pas aux voitures anciennes, les Porsche 911 Carrera 3.0 tombent progressivement dans l’oubli.
Réalésé à 2994 cm3, le bloc reprenait exactement les cotes de la première Turbo présentée à Paris à l’automne de 1974. Son carter délaissait le magnésium utilisé depuis le millésime 1969 et à propos duquel certaines faiblesses avaient pu être recensées. Relisons Paul Frère, dans l’un des ouvrages de référence qu’il a consacrés au modèle : « Afin d’éviter toute défaillance par fatigue du métal, le moteur Carrera 3 litres 930/02 en version normale possède un carter en aluminium coulé sous pression ». L’analyse de la fiche technique divulgue un typage nettement différencié de celui des 911 2,7 litres. Si la puissance avait reculé de dix chevaux, le couple de 26 mkg demeurait identique — à ceci près qu’il était désormais obtenu à 4200 tours/minute au lieu de 5100 tours.
Bien qu’on la désigne généralement comme la version civilisée de la mythique 2.7 RS de 210 ch, elle affiche pourtant de meilleurs chronos : de 0 à 100 km / h, la Carrera 3.0 est un dixième de seconde plus rapide que celle-ci (6,3 s), et même meilleure de deux dixièmes sur le 0 à 180 km / h ! Ces bonnes performances sont pour l’essentiel dues au couple placé bien plus bas, la 2.7 RS n’obtenant ce couple qu’à 5100 tr/min. La comparaison directe des courbes de puissance explique ce miracle : jusqu’à 5 000 tr / min, le moteur 3.0 fournit nettement plus de puissance que le moteur 2.7 RS. C’est seulement au-dessus des 5.000 trs que la vieille Carrera 2.7 RS rattrape son retard puis dépasse la 3.0 Carrera… comme quoi, il ne s’agit pas d’afficher une puissance supérieure, encore faut-il pouvoir l’exploiter.
Il est bien difficile de chiffrer le nombre de 911 Carrera 3.0 qui ont été « perdues » au fil du temps faute de soins ou d’entretien, seuls les amateurs éclairés s’intéressant vraiment à elles. Ce n’est qu’au milieu des années 2000 que la Carrera 3.0 fera son retour, les voitures anciennes revenant peu à peu sur le devant de la scène avec un point culminant au milieu des années 2015.
La 911 Carrera 3.0, voiture de connaisseur :
La Porsche 911 Carrera 3.0 reste une voiture de connaisseurs : rare, avec une image moins forte qu’une Carrera 2.7, et moins produite et plus chère qu’une 911 SC, elle se situe entre deux eaux, là où seuls les amateurs éclairés s’aventurent.
Cela ne signifie pas que sa conduite soit délicate car son moteur 3 litres est parfaitement combiné à une boîte 915 de qualité, ce qui rend l’ensemble moteur-boîte très plaisant à emmener. Il est possible de la conduire sur le couple en mode promenade rapide, et elle saura faire parler sa puissance à plus haut régime. Surtout, elle représente encore la transition avec les 911 Classic d’avant 1973 et la pleine maturité des 911 Caisses G qui sera atteinte avec la 911 Carrera 3.2. Alors si vous avez l’envie de profiter d’une 911 ancienne, la Carrera 3.0 est peut-être la monture idéale : rare, singulière, fiable et homogène.
Si vous connaissez déjà les 911 de ce temps-là, vous vous y pelotonnerez comme on retrouve une vieille amie ; si tel n’est pas le cas, je vous promets de très bouleversantes découvertes avec un rapport poids/puissance très favorable (la voiture ne pèse que 1120 kilos) et un plaisir de conduite renforcé par la disponibilité du flat-six. L’auto n’a donc pas besoin d’être cravachée pour donner le meilleur d’elle-même, avec, par surcroît, la béatitude plus ou moins occulte de conduire l’un des avatars les moins fréquents de la sportive la plus incontournable de l’histoire !
Livrée neuve en Allemagne dans les teintes intérieur/extérieur qu’elle porte encore aujourd’hui avec son toit ouvrant d’origine et ses jantes Fuch, notre 911 carrera 3.0L est toujours équipée de son moteur et de sa boite comme le confirme l’attestation Porsche présente au dossier.
Elle fera un long séjour entre les mains d’un duo de propriétaires italien et belge, avant d’être achetée par l’actuel propriétaire. Ce dernier amoureux de la marque et surtout très pointilleux sur l’état tant cosmétique que mécanique, confira son auto à Olivier Auvray (AMS) pour l’entretien méticuleux de la voiture. Réfection de la boite de vitesse, mise au point de la carburation, etc… La carrosserie bien que dans un superbe état sera contrôlée et les éléments le nécessitant repeints.
Nous sommes en présence d’une rare auto, très agréable à conduire mais qui peut se rendre rageuse et calmer les ardeurs de voitures plus modernes sur les petites routes de montagne… Elle fera votre bonheur dans un confort parfait, tout en gardant l’esprit de ce qui fait la renommé de la 911.
Carrera! This noun, borrowed from Spanish, means race, and if Porsche hadn't used it in 1955 to designate the best-engined variants of its 356, its use would certainly have been confined to Spanish-speaking countries. Instead, popularised by the Stuttgart firm, it took on a meaning and prestige that continue to resonate today in the hearts of enthusiasts, whatever their language. In particular, the term has played a key role in the long history of the 911 and, naturally, everyone immediately thinks of the 1973 RS, its radicalism, its mythology, its ducktail spoiler, its dedication to racing; as its name suggests.
Don't look for photos of a Carrera 3.0L in the Porsche database, as the brand has no archive photos of this model. This illustrates the situation of the Porsche 911 Carrera 3.0 in Porsche history: that of a particularly interesting model, but one that lived in the shadow of its predecessor, and which above all marked the beginning of a temporary decline for the 911.
The Carrera 3.0 in the shadow of the Carrera 2.7?
The Porsche 911 Carrera 3.0 made its appearance at the end of 1975, for the 1976 model year. It replaced the 911 Carrera 2.7, which had lived through two vintages: 1974 and 1975. The Carrera 2.7 was equipped with an incredible 210 bhp, borrowed from the already legendary 911 Carrera RS 2.7.
But in 1976, Porsche President Ernst Fuhrmann had other things on his mind than the 911, which he considered old-fashioned and, above all, technically outdated. For him, there was no question of undertaking costly developments to modernise the 911; the future lay with front-engined Porsches like the Porsche 924. So the Carrera 3.0 arrived with a less powerful engine than the Carrera 2.7: it produced 200 bhp instead of 210 bhp for its predecessor. The engine is nonetheless of high quality, since it is based on the 911 Turbo, which explains its 3-litre capacity. A typical Carrera 3.0 feature is the 5-blade cooling turbine. When it comes to performance, there is some debate: the 0-100 time is identical on both models (6.1 seconds) and the Carrera 3.0 gives back 3 km/h to the Carrera 2.7 in top speed: 235 km/h for the Carrera 3.0, 238 for the Carrera 2.7. On the other hand, the Carrera 3.0 excels in acceleration, where it is ahead of the Carrera 2.7. The Carrera 3.0's optimisation of torque works wonders, with the car taking 3 seconds less than the 2.7 RS from 40 to 160 km/h, despite weighing 45 kg more as a result of the improved soundproofing.
Relatively low torque means you don't have to go too far up the rev range for efficiency, and the 930 turbo's solid aluminium engine block makes it a particularly reliable model.With similar tyres and weight, these figures speak volumes about the Carrera 3.0's potential, despite the drop in power. But is a drop in power a bad signal to send to the customer?
With 2,546 coupés and 1,105 Targas sold, the 911 Carrera 3.0 served its purpose. It was replaced in 1978 by a 911 SC, which lost even more power, dropping to 180 bhp. This was the beginning of the downturn for Porsche, which concentrated on the 924 and 928, but profits failed to keep pace, and customers who loved the 911 were left wanting more. Porsche's image gradually deteriorated, and with old cars out of fashion, the Porsche 911 Carrera 3.0 gradually fell into oblivion.
Re-engineered to 2994 cm3, the block had exactly the same dimensions as the first Turbo presented in Paris in the autumn of 1974. Its crankcase was no longer made from the magnesium used since the 1969 model, which had been found to have certain weaknesses. As Paul Frère wrote in one of the reference works he devoted to the model: ‘In order to avoid any failure due to metal fatigue, the Carrera 3-litre 930/02 engine in its normal version has a die-cast aluminium crankcase’. An analysis of the technical data sheet reveals a distinct difference from that of the 2.7-litre 911. While power was down by ten horsepower, the 26 mkg of torque remained the same - except that it was now obtained at 4,200 rpm instead of 5,100 rpm.
Although it is generally referred to as the civilised version of the legendary 210bhp 2.7 RS, the Carrera 3.0's 0-100km/h time is a tenth of a second quicker than that of the 2.7 RS (6.3 seconds), and even two tenths quicker for 0-180km/h! This good performance is mainly due to the much lower torque, which the 2.7 RS only achieves at 5,100 rpm. A direct comparison of the power curves explains this miracle: up to 5,000 rpm, the 3.0 engine delivers significantly more power than the 2.7 RS. It's only above 5,000 rpm that the old Carrera 2.7 RS catches up and then overtakes the 3.0 Carrera... which goes to show that it's not just a question of having more power, it's also a question of being able to exploit it.
It's hard to put a figure on the number of 911 Carrera 3.0s that have been ‘lost’ over time through lack of care or maintenance, with only enlightened enthusiasts taking a real interest in them. It wasn't until the mid-2000s that the Carrera 3.0 made a comeback, with classic cars gradually returning to the limelight, culminating in the mid-2015s.
The 911 Carrera 3.0, a car for connoisseurs :
The Porsche 911 Carrera 3.0 remains a car for connoisseurs: rare, with a less powerful image than a Carrera 2.7, and less produced and more expensive than a 911 SC, it lies between two waters, where only enlightened enthusiasts venture.
That's not to say that it's a tricky car to drive, as its 3-litre engine is perfectly matched to a quality 915 gearbox, making the engine/gearbox combination a pleasure to drive. It can be driven on torque in fast cruising mode, and it's capable of showing off its power at higher revs. Above all, it still represents the transition from the pre-1973 911 Classic to the full maturity of the 911 Caisses G, which will be reached with the 911 Carrera 3.2. So if you want to enjoy a vintage 911, the Carrera 3.0 could be the ideal mount: rare, unique, reliable and consistent.
If you're already familiar with 911s from that era, you'll snuggle up to it like an old friend; if not, I promise you some very exciting discoveries, with a very favourable power-to-weight ratio (the car weighs just 1,120 kilos) and a driving pleasure enhanced by the availability of the flat-six engine. The car doesn't need to be whipped to give its best, with the added bonus of the more or less hidden bliss of driving one of the less frequent avatars of the most unmissable sports car in history!
Delivered new in Germany in the interior/exterior colours it still wears today, with its original sunroof and Fuch wheels, our 911 carrera 3.0L is still equipped with its engine and gearbox, as confirmed by the Porsche certificate on file.
It spent a long time in the hands of a duo of Italian and Belgian owners, before being bought by the current owner. The latter, a Porsche enthusiast and above all a stickler for cosmetic and mechanical condition, entrusted his car to Olivier Auvray (AMS) for meticulous maintenance. The bodywork, although in superb condition, was inspected and any parts that needed repainting were given a new coat of paint.
This is a rare car, very pleasant to drive, but which can also be a real racer, and which can calm the ardour of more modern cars on small mountain roads... It will make you happy in perfect comfort, while keeping the spirit of what made the 911 famous.
96.000 €
Paris Showroom sur RDV
Gaël REGENT : +33626486171
Guillaume LE METAYER: +33662119473
Copyright 2024. Historic Cars. Tous droits réservés. Mentions Légales
Classic Cars Automobiles de Collection Ferrari Porsche Jaguar Automobiles de Collection PARIS PETER AUTO RACING CARS